dimanche 9 mai 2010

AMER BETON Tekkonkinkreet



Amer Béton "Tekkonkinkreet" (2006)
de Michael ARIAS 

Y'a des films qui se fraye un chemin vers vous, comme si le destin vous faisait un clin d'œil, du genre, mais "tu vas le regarder ce film ou bien ??!". (Oui mon destin me parle en voix off avec un accent belge). Alors que je me promenais à Paris mes pas m'ont mené à Junku, une célèbre et réputée librairie japonaise. Je tombe sur le ArtBook magnifique de Tekkonkinkreet. Intriguée, je le feuillette, ça me dit quelques choses, de vague souvenir remonte à la surface, mais sans plus. Quelque temps plus tard, c'est au détour des rayons, de mon marchand de DVD habituel, que je le retrouve. Ni une ni deux, j'embarque la galette numérique. Et bien là, je dis merci à mon destin belge, une fois.


Kuro et Shiro (Noir & Blanc en japonais) sont deux orphelins qui font régner la lois, dans les rues de TrésorTown : on les nommes "les chats". Shiro, est une petit garçon qui vit dans son monde, naïf voir presque autiste, il est capable de ressentir les dangers et évènement qui vont se produire, tel un prophète. Shiro n'aspire qu'a une chose : Être heureux. Il serait incapable de survivre dans l'univers dur de la rue, sans Kuro.
Kuro est tout le contraire, plus âgé et mature,vif et débrouillard. Il dépouille les petites frappes et fait le pickpocket. Mais il est aussi possédé de l'intérieur par une force démoniaque qui lui donne le gout du immodéré pour la violence, la guerre, la destruction. Shiro est son garde fou, l'empêche de sombrer dans l'obscurité. Ils veillent ainsi l'un sur l'autre, et mène la vie comme bon leur semble. Jusqu'au jours ou les Yakuza convoitent le quartier, pour y bâtir un parc d'attraction : Kitty Castle. 

Amer Béton est un film d'animation, tiré du manga japonais de Taiyo Matsumoto. La réalisation est de Michael Arias, un américain qui vit au japon depuis une vingtaine d'année (producteur d'Animatrix en 2000). Le film produit par le studio 4°C, connu pour laisser leurs liberté d'expression et de style à ses animateurs, via leur projets personnelles, beaucoup de courts métrage. (Mémories de Kastuchiro Otomo, animatrix etc...).

Ce qui impressionne au premier regard se sont les décors magnifiques des rues de Trésorville ; Ultra colorées, sans jamais tomber dans le kitch. C'est esthétique, vivant et cosmopolite. L'architecture de la ville puise ces inspirations dans diverses mégalopoles : New York, Hong Kong, Tokyo. Un véritable melting pot où tous semble s'y mélanger et y trouver sa place depuis des siècles, car la saleté, l'usure, la rouille, le vécu de la ville est présent à chaque plan. Les détails et les symboles fourmillent de partout, que se soit dans l'appartement de la petite amie d'un yakuza où l'on trouve une machine à coudre et un mannequin, à un love hôtel réhabilité en hôpital pour les paumés de la ville. Les histoires des personnages secondaires sont bien présentes, sans jamais prendre le pas sur la trame principale. 

Côté technique rien a redire, la 3D est agréablement bien intégré. Elle permet de superbes séquence d'envolée du corbeau , ou des courses poursuites, dans les rues de la ville. La mise en scène oscille avec allégresse entre des scènes contemplatives et des plans dynamiques.
La musique de Plaid (Un groupe de musique électronique britannique) est superbe.
Deux artbook sont sorties : 

 version KURO : scketchs et les recherches graphiques


  
version Shiro : Décors finis
En bref, un véritable petit chef d'œuvre à voir les yeux grands ouverts ! (*o*)

PS : Petite vague de nostalgie. Je viens de découvrir que la librairie Tonkam à fermé ses portes le 30 avril dernier. C'était l'un des premiers endroits parisiens où l'on pouvait se procurer des mangas, dans les années 90. J'y avais découvert Vidéo Girl Aï de Katsura, Clamp, Rumiko Takahashi, Tezuka, Akira, Gumn etc

1 commentaire:

ceegee a dit…

Le manga vaut vraiment le coup aussi, le style graphique est vraiment particulier et assez affranchi des "normes" habituelles des mangas.