samedi 1 mai 2010

Avalon de Mamoru Oshii

Ash gagne sa vie en jouant à Avalon : un jeu violent et illicite. Elle se classe parmi les meilleurs joueurs d'Avalon, faisant l'admiration de ses confrères d'autant plus, que c'est une femme et qu'elle joue seule. Tous son univers bascule, le jour où un autre joueur, plus exactement un Bishop (prêtre), pulvérise sont score.
Avalon est un film qui se base sur les mécanismes des joueurs de tout jeu au monde persistant virtuel, mêlant les codes des MMORPG et FPS tel "Counter Strike" et "word of warcraft. On crée un personnage, on rejoint une "team" et on grimpe de niveau pour atteindre les "quêtes" et "objectifs" les plus ardues du jeux. Mais Avalon ne raconte pas le bête parcours type d'un gamer acharné. Ce film explore aussi la facette d'introspection du joueur, le moment où il se rend compte de son envie d'en "finir" avec le jeu, car il ne lui apporte plus rien. C'est à cet instant là, qu'un jeu digne de ce nom, relance l'intérêt en proposant un but ultime, une quête divine, un saint Graal
Avalon et son mystère

Avalon emprunte sa mythologie dans les contes et légendes Arthuriennes. La fée Morgane est personnifiée par une jeune enfant à l'allure fantomatique. Présenté au début comme un bug, elle se révèle être la porte d'entrée vers l'ultime niveau : la classe réelle. Sur le jeu, plane comme une menace de mort. Les joueurs se loguant directement à partir de leur cerveau, beaucoup deviennent des légumes. On dit alors que leurs âmes sont partis sur l'ile d'Avalon.

Un film expérimental

L'image est traitée en sépia, avec des effets lumineux réfléchissant. Le même type de rendu qui sera utilisé, quelques années plus tard pour le jeu Call of duty (sortie en 2003), et ils sont toujours aussi nombreux depuis. Les longs plans séquences remplacent les longs discours philosophique, et les questionnements sur "la réalité" : Qu'est ce qui est réelle, où commence le virtuel et ou fini la vrai vie ? L'esthétique du film est appuyé par la musique, ici, de type néo classique de Kenji Kawaï, célèbre compositeur japonais, qui a déjà travaillé pour Oshii (Pour ne pas cité la magnifique B.O de Ghost in the Shell). Il est connu pour ses musiques dégageant une atmosphère étrange, froide et hypnotique. La musique est un des éléments clé du film se faisant tantôt douce, tantôt guerrière, elle est comme l'appel des sirènes, créant une ambiance envoûtante.

On reproche souvent au film, sa lenteur, et son scénario brumeux ou trop intellectualisée, incompréhensible ou pompeux pour les non initiés aux univers virtuels.

Oshii à passer trois ans de sa vie à ne jouer qu'au jeux vidéo. De nature solitaire et timide, il n'a jamais aimé côtoyé les foules, et c'est toujours sentis diffèrent des autres.
Plus enclins vers la réflexion c'est naturellement que chacune de ces œuvres sont des prétextes a de véritable introspection et Avalon ne déroge pas à cette règle. Avalon est, sans nul doute, l'une des ses œuvres les plus personnels.

4 commentaires:

Claire a dit…

Ho, je l'ai vu il y a quelques années ce film (déjà en DVD), et il m'avait beaucoup marqué. Ton article m'a donné envie de le revoir. Il me semble me rappeler que la fin m'avait un peu... perturbé... Il va falloir que j'essaie de surpasser ça.

Unknown a dit…

Je l'avais offert à un pote qui l'avait détesté ! Moi je le verrais bien par contre.

Pika a dit…

Je vous conseil de le voir ou revoir. ;p

Ankalagan777 a dit…

Salut Pika, très sympa ton site. Concernant Avalon je l'ai trouvé proprement génial, et c'est une oeuvre qui, comme quasiment toutes celles d'Oshii, peut se voir et se revoir sans avoir l'impression d'en avoir fait le tour.

Le rythme d'Avalon, assez lent, en déroute plus d'un, c'est sûr. Mais ce film n'est pas un consommable pour bouffeur de pop corn dans les salles obscures (description type du dévoreur de films). C'est une oeuvre subtile, où chaque image, chaque son, est placé au millimètre près. C'est une oeuvre ciselée comme une sculpture fragile, mais magnifique.

Tu en as décrit les grandes lignes du scénar, je ne vais donc pas m'étendre dessus, d'autant plus que le film a de multiples facettes et est, du coup, sujet à bon nombre de déductions ou interprétations. Mais je confirme qu'Avalon est un chef d'oeuvre rare, qui n'est pas prêt d'être reproduit...